parcours . werdegang

Né à Ardres, près de Calais, Claude Lefebvre était tout d’abord un homme de la mer, marqué ou caractérisé par son étendue et sa force magique, sa liberté métaphorique.
Il a passé son enfance et sa jeunesse avec ses parents et trois frères.
Ses parents, issus de milieu modeste, n’étaient pas riches, mais lui ont
acheté un piano et lui ont permis d’étudier la musique, d’abord à l’Ecole de Musique de Calais, où il commence l’étude de la trompette, dans la classe de Jules Douane – 1er prix du Conservatoire de Paris – qui ne tarde pas à le convaincre,
que la musique peut tenir une place
importante dans sa vie.

Geboren in Ardres bei Calais, war Claude Lefebvre zuallererst ein Mann des
Meeres,
 
geprägt oder charakterisiert von dessen Weite und magischer Kraft, von seiner metaphorischen Freiheit.Er verbrachte Kindheit und Jugend mit seinen Eltern und drei Geschwistern.Seine Eltern stammten aus bescheidenem Milieu, waren also nicht reich,
aber sie kauften ihm 
ein Klavier und erlaubten ihm Musik zu studieren, zunächst in der Musikschule von
Calais, wo er Trompete lernt bei Jules Douane, einem Preisträger des Konservatoriums von Paris, der nicht zögert, den jungen Claude Lefebvre davon zu überzeugen, dass die Musik einen wichtigen Platz in seinem Leben einnehmen kann.

En écoutant beaucoup de musique à la Radio par hasard la
 ‘première sonate’ pour piano de Pierre Boulez, composée en 1946, et ainsi l’amour pour la musique de son temps.Un premier prix d’harmonie de la ville de Calais décide de la suite.
A l’occasion d’une inspection, Jacques de la Presle (compositeur et pédagogue, Professeur au Conservatoire de Paris entre 1937 et 1958) le remarque et lui conseille de rejoindre le Conservatoire de Paris.
Il abandonne rapidement la trompette pour se consacrer à l’écriture et à la composition, mais comme compositeur il gardera pour toujours un faible,
un sens particulier pour les cuivres.

Er hört viel Radio und entdeckt dabei zufällig die erste, 1946 komponierte Klaviersonate von Pierre Boulez, und damit die Liebe zur zeitgenössischen Musik.
Ein erster Preis in Harmonielehre, den er von der Stadt Calais erhält,
entscheidet über seinen weiteren Weg.
Anlässlich eines Inspektionsbesuches wird er von Jacques de la Presle (Komponist und Pädagoge, Professor am
Konservatorium von Paris) „entdeckt“
und zum Eintritt in das Pariser Konservatorium animiert.

Claude Lefebvre beendet alsbald das Trompetenstudium und wendet sich völlig dem Schreiben und der Komposition zu; aber als Komponist wird er immer ein Faible, einen besonderen Sinn für die Blechbläser bewahren.

Il rentre dans la classe de Darius Milhaud en 1958, et, depuis quelque 
temps il a déjà écrit quelques pièces, généralement brèves, d’abord influencé par
Debussy et Ravel . A cause de son intérêt porté à l’École de 
Vienne,
son langage évolue ensuite vers le chromatisme et l’atonalité.

Composée en 1960, la SUITE pour baryton et ensemble est présentée au concours de fin d’année, mais relevant d’une esthétique systématiquement repoussée par le Conservatoire – à l’époque une institution encore vraiment conservatrice – cette pièce n’est pas récompensée.
Parmi les membres du Jury – constitué de musiciens 
plutôt académiques –
seul Marius Constant lui accorde son suffrage.

1958 tritt er in die Klasse von Darius Milhaud ein und einige Zeit darauf hat er schon
einige, in der Regle kurze Stücke geschrieben, zuerst unter dem Einflussvon Debussy und Ravel. Aufgrund seines Interesses an der zweiten Wiener Schule, entwickelt sich seine Klangsprache in der Folge allerdings hin zu
einer chromatischen und atonalen 
Schreibweise.

So komponiert er 1960 die SUITE für Bariton und Ensemble und reicht sie für den Wettbewerb zum Jahresabschluss ein. Da dieses Stück jedoch eine Ästhetik vertritt, die vom Konservatorium – damals noch eine wahrhaft konservative Einrichtung –
systematisch abgelehnt wird, findet es keinen Anklang. Von den meist
akademischen
Jurymitgliedern gibt ihm allein Marius Constant seine Stimme.

A la suite de ce rejet, Claude Lefebvre est renvoyé du conservatoire de Paris.
Découragé, le hasard – encore – veut qu’il rencontre Pierre Boulez
qui l’invite à venir suivre ses cours à Bâle.

La Bourse de Vocation de la fondation Bleustein-Blanchet qu’il obtient,
lui permet de poursuivre ses études.

Il gagne sa vie par ailleurs en copiant, notamment des partitions 
de Pierre Boulez.

Infolge dieser Zurückweisung muss Claude Lefebvre das Konservatorium von Paris
verlassen. Er ist entmutigt, aber da kommt ihm wieder der Zufall zu Hilfe: Er lernt  Pierre Boulez kennen, der ihn einlädt, seine Kurse an der
Basler Musikakademie zu besuchen.

Ein Stipendium der Stiftung Bleustein-Blanchet erlaubt es ihm, sein Studium fortzusetzen.
Darüber hinaus verdient er sich seinen Lebensunterhalt durch
Kopistenarbeit, vor allem für Partituren von Pierre Boulez.

La composition lui tient à coeur, mais parallèlement toujours également
la poésie, et en 2002 il est heureux que Richard Meier publie 
un recueil
‘toutes les têtes voltigent dans la nuit . . .’ 

Il a mis en musique quelques uns de ses poèmes, ainsi que ceux de ses poètes préférés, tels que René Char – Arthur Rimbaud et Rainer Maria Rilke. 

Die Komposition bleibt ihm eine Herzensangelegenheit, aber parallel dazu bedeutet ihm auch das Dichten immer viel.
So ist er glücklich, als Richard Meier im Jahr 2002 unter 
dem Titel
‘toutes les têtes voltigent dans la nuit . . . ‘ (Alle Köpfe schwirren in der Nacht umher’)
 
eine Sammlung
seiner Gedichte veröffentlicht.
Einige seiner Gedichte hat er in seinen Kompositionen verwendet,
sowie die seiner Lieblingsdichter, René Char – Arthur Rimbaud –
Rainer Maria Rilke.
 

Quelques dates importantes encore dans la vie de Claude Lefebvre:
1965: mariage avec Ingeborg Giese , le départ d’une relation heureuse et riche, dont les fruits les plus beaux – vivants – sont les deux filles, Tania et Arlane.
En 1966 : nommé Professeur de composition au Conservatoire de Metz.
En 1972: création d’un Festival de Musique Nouvelle à Metz ,
les  RENCONTRES INTERNATIONALES DE MUSIQUE CONTEMPORAINE ,
qui ont durées une 20aine d’années et seront poursuivies à partir de 1996
pour huit ans à Forbach, en tant que ‘ rendez-vous musique nouvelle’
jusqu’en 2003.
1976 encore: installation d’un studio électroacoustique à Metz,
qui servira à la fois aux étudiants qu’ au Festival et qui sera transféré

également à Forbach en 1996. 

Hier noch einige wichtige Daten und Ereignisse in Claude Lefebvres Leben:
1965:  Hochzeit mit Ingeborg Giese, der Anfang einer glücklichen und reichen
Beziehung, deren schönste – lebende – Früchte die beiden Töchter
Tania und Arlane
sind.
1966: Ernennung zum Kompositionsprofessor an Konservatorium von Metz
1972:  Gründung eines Festivals für zeitgenössische Musik in Metz,
die  
RENCONTRES INTERNATIONALES DE MUSIQUE  CONTEMPORAINE ,
die rund zwanzig Jahre bestehen und ab 
1996 in Forbach bis 2003
unter dem Namen  ‘rendez-vous musique nouvelle’ 
weitergeführt werden.
1976 zusätzlich: Einrichtung eines elektroakustischen Studios in Metz,
das sowohl den 
Kompositionsstudenten als auch dem Festivalbetrieb dient
– und 1996 ebenfalls nach 
Forbach transferiert wird
.

Grace à la présence et l’engagement de Claude Lefebvre –
et son 
épouse Ingeborg – la musique contemporaine a trouvé
pour presque 
trente ans un lieu, une « maison, un Centre en Lorraine
et dans notre 
Région transfrontalière SARRE-LOR-LUX, qui pouvait attirer
un grand 
nombre des compositeurs et des musiciens les plus prestigieux de l’èpoque – entre autres John Cage, Karlheinz Stockhausen, Pierre Boulez,
Iannis Xenakis, Mauricio Kagel, Hans Otte, Vinko Globokar, Paul Méfano,
Michaël Levinas – pour nommer quelques uns seulement.
En conséquence de cela, une collaboration étroite et importante
s’était développée avec la Radio Sarroise ‘ Saarländischer Rundfunk ‘,
dont l’Orchestre Symphonique a joué régulièrement dans le cadre du
Festival, aussi bien à Metz qu’à Forbach – en outre, il réalise en 1975,
sous la direction de son Chef Hans Zender, la création d’une des oeuvres
les plus importantes et plus belles de Claude Lefebvre :
 D’une nuit transpercée  ( Durchdringen der Nacht ).

Dank der Präsenz und des Engagements von Claude Lefebvre  –
und seiner Ehefrau 
Ingeborg – fand die zeitgenössische Musik
für fast drei Jahrzehnte in Lothringen und 
darüber hinaus in unserer
grenzüberschreitenden Kulturregion
SAAR-LOR-LUX, einen Ort, eine Heimstatt, ein Zentrum,
das eine große Zahl der wichtigsten Komponisten und 
Musiker der Epoche
anzuziehen vermochte – unter ihnen John Cage, Karlheinz 
Stockhausen, Pierre Boulez,
Iannis Xenakis, Mauricio Kagel, Hans Otte, Vinko 
Globokar, Paul Méfano,
Michaël Levinas, um nur einige zu nennen.

In der Folge entwickelte sich auch eine intensive und bedeutsame
Zusammenarbeit mit 
dem „Saarländischen Rundfunk“, dessen Sinfonieorchester
regelmäßig im Rahmen des 
Metzer und später auch des Forbacher Festivals auftrat – so auch 1975, unter der Leitungseines damaligen Chefdirigenten Hans Zender, mit der Uraufführung eines der bedeutendsten
und schönsten Werke Claude Lefebvres:’
D’une nuit transpercée’  (‘Durchdringen der Nacht’).
 

L’activité d’un directeur de festival terminée, Claude Lefebvre s’est consacré
à la création – ses oeuvres ont été jouées un peu partout dans 
le monde.
Il était particulièrement heureux, qu’avec l’aide de la Ville de Metz,
le label de CD allemand ‘ perc.pro ‘ avait pu publier un double CD monographique,
il y a deux ans – une collaboration franco-allemande qui lui tenait à coeur –
Heureux aussi des concerts de l’année dernière, à l’occasion de ses 80 ans,
à Saarbrücken – à Varel/Allemagne du Nord – dans le Festival
de Sigune von Osten à Bad Münster et à l’Arsenal de Metz, où fut créée
la dernière de ses pièces : contre-courant  par l’Ensemble Stravinsky.
 

Nach dem Ende seiner Tätigkeit als Festivalleiter widmete sich
Claude Lefebvre ganz 
seinem künstlerischen Schaffen – und seine Werke wurden
nahezu weltweit aufgeführt.
Besonders glücklich war er darüber, dass mit Hilfe der Stadt Metz
vor zwei Jahren beim 
deutschen Label ‘ perc.pro’ eine Doppel-CD
mit seinen Werken erscheinen konnte. 
An dieser deutsch-französischen Zusammenarbeit lag ihm viel.
Glücklich war er auch über die Konzerte des vergangenen Jahres aus Anlass seines achtzigsten Geburtstags, in Saarbrücken, in Varel / Norddeutschland, bei Sigune von Ostens Festival in Bad Münster am Stein und im
Metzer Arsenal, wo das Ensemble 
Stravinsky sein letztes Werk zur Uraufführung brachte: ‘ contre-courant ‘ (‘ Gegenströmung ‘).
 

Pour terminer, je me permets de citer Michaël Levinas, qui a trouvé les
mots justes qui caractérisent la musique et la poésie de Claude Lefebvre:
On peut suivre son évolution marquée à la fois par le grand raffinement
de la tradition ravelienne et debussyste, mais aussi par la rigueur et les
explorations formelles de la seconde école de Vienne.
Sa poésie très intense et émouvante exprime le vertige de la nuit et les
violences intérieures les plus intimes, celles qui émergent au crépuscule’.

Zum Schluss erlaube ich mir Michaël Levinas zu zitieren,
der in seinem Nachruf die 
geeigneten Worte zur Charakterisierung von
Claude Lefebvres Musik und Dichtung 
gefunden hat:
Seine nachvollziehbare künstlerische Entwicklung ist zugleich geprägt
von der besonderen
Raffinesse der Tradition eines Ravel und eines Debussy,
aber auch von der Strenge und
den strukturellen Neuerungen der zweiten Wiener Schule.
Seine intensive und bewegende Dichtung bringt den Taumel der Nacht
und deren
intimste inneren, aus der Dunkelheit aufsteigenden Kräfte zum Ausdruck’ 

Wolfgang Korb9 mai 2012
Musikwissenschaftler/musicologue

 

La disparition de …

LA DISPARITION DE CLAUDE LEFEBVRE COMPOSITEUR  POÈTE , UN DES DERNIERS GRANDS ACTEURS DE LA CRÉATION MUSICALE
DU XX SIÈCLE,
FONDATEUR DES CÉLÈBRES
RENCONTRES DE MUSIQUES NOUVELLES DE METZ

Nous apprenons la disparition du compositeur et poète Claude Lefebvre
survenue le 2 mai dernier.

Son parcours est celui des créateurs qui rentraient au Conservatoire National Supérieur dans les années 50 et se heurtaient en ce temps à une pédagogie
encore très marquée
par le seul héritage de la musique française du début  du
XX siècle et un néoclassicisme
assez stérilisant.
Trompettiste de formation , issu d’un milieu assez modeste mais encourageant sa vocation de musicien , Claude Lefebvre quitte très vite les classes
de la rue de Madrid,
non sans y avoir reçu les bases d’un métier très solide et rencontre celui qui lui ouvrira les voies de sa recherche musicale , Pierre Boulez.
Doué d’une force de caractère qui lui permettra aussi d’être un homme d’action et toujours libre d’esprit ,Claude Lefebvre suivra les cours de Boulez
à l’Académie de Musique
de Bâle et trouvera sa vraie voie.
C’est le Prix de la Vocation de la Fondation Bleustein- Blanchet
qui lui permettra d’achever des études exigeantes.
Se consacrant de front à sa double vocation de poète et de compositeur,
les œuvres musicales de Claude Lefebvre mettent ou s’inspirent en musique
ses propres poèmes,
mais aussi ceux de René Char et Rilke et ont été créées
et interprétées par les
ensembles et solistes les plus prestigieux.
On peut suivre son évolution marquée à la fois par le grand raffinement de la tradition ravelienne et debussyste, mais aussi par la rigueur et les explorations formelles de la seconde école de Vienne.
Sa poésie très intense et émouvante exprime le vertige de la nuit et les
violences intérieures les plus intimes , celles qui émergent au crépuscule.

En 1965 , Claude Lefebvre épouse Ingeborg dont il aura deux filles ,
Tania et Arlane.

En 1966, il est nommé Professeur de composition au Conservatoire de Metz.
1972, UN RAYONNEMENT INTERNATIONAL – Un PROJET EUROPÉEN –
LE FESTIVAL DE MUSIQUE NOUVELLE

Claude Lefebvre va fonder le célèbre festival des
RENCONTRES INTERNATIONALES  DE MUSIQUE CONTEMPORAINE
et le ‘centre européen de création musicale’.

Précurseur d’une pédagogie alors inédite, Il y installe un studio électronique qui servira à la fois pour la classe du Conservatoire et le festival de musique.
Il constitue une équipe spécialisée dans les nouvelles technologies de l’époque
et anime durant toute l’année une action de diffusion dans les régions limitrophes
en Allemagne et en France.
S’ouvrant par son enseignement et son action aux nouvelles générations,
le grand festival annuel devenait un lieu de rencontre prestigieux.
Il sera durant presque 30 ans, avec celui de Donaueschingen et celui de la Radio Sarroise, le grand rendez-vous de la création musicale internationale.

Trait d’union géographique et culturel entre l’Allemagne et la France
mais ouvert sur le monde entier , ce festival sera un pionnier de l’esprit nouveau
européen et le symbole
de la réconciliation d’après-guerre. Grâce à cette ouverture et cette générosité des temps nouveaux, ceux de la réconciliation européenne, il révèlera certaines orientations musicales majeures  du début du XXI siècle.

Ainsi,durant près de trois décennies, à Metz, sur l’initiative de Claude Lefebvre et de sa femme Ingeborg, les plus grandes créations des chefs de file
de la musique contemporaine, Messiaen, Boulez, Xenakis, Stockhausen Kagel,
Ligeti ,… confieront leurs oeuvres de créations à ce festival au côté des générations
montantes des années 80.

Claude Lefebvre mènera sa politique de commandes sans exclusive et interdits réducteurs.
L’étude historique des programmes de ces rencontres annuelles pourra dresser un bilan qui révèlera combien cette programmation a été prophétique.
Avec la disparition de Claude Lefebvre, c’est un des derniers grands acteurs de la création musicale de la fin du XX siècle qui disparait.

Michaël Levinas7 mai 2012
compositeur et pianiste

 

Claude Lefebvre 80

JANVIER – JANUAR
Orgelkonzert Saarbrücken :
Or, un arbre monta’ . . . (da stieg ein Baum . . .)

Orgel : Theo Brandmüller –
hommage Dr. Friedrich Spangemacher

NOVEMBRE – NOVEMBER
1) émission hommage Radio France par Jean-Pierre Derrien
2) hommage – Sendung Saarländischer Rundfunk von Wolfgang Korb

ETE / SOMMER – AUTOMNE/ HERBST
concerts . Konzerte Deutschland . Frankreich

© Schlosskirche Varel

R é s o n a n c e . N a c h k l a n g
Wolfgang Müller
‘Nordwest-Zeitung’ Oldenburg/Varel – Juli 2011  

ORGELSOMMER  –
Verzweigungen’ ertönen in der Schlosskirche
Beeindruckendes Konzert zu Ehren des Komponisten Claude Lefebvre

VAREL – ‘Schön – sehr schön’, bemerkte Claude Lefebvre, noch sichtlich
unter dem Eindruck des eben Gehörten stehend. Sein Werk war es, mit dem das jüngste Konzert im Rahmen des Internationalen Orgelsommers in der Vareler Schlosskirche eröffnet worden war :‘Verzweigungen’ hiess das Werk, 1976 hatte es der heute 80-jährige Komponist aus dem französischen Metz geschrieben und der Stadt Varel gewidmet.
Und mit seinem  ‘Or, un arbre monta …’ (da stieg ein Baum…) endete der Abend,
der das Publikum in die Welt der zeitgenössischen Musik entführt hatte.

Es war eine Hommage an den Komponisten, der eng mit der Stadt Varel
verbunden ist. Aus Varel stammt seine Frau, dort hat sie noch ein Haus, dort sind viele seiner Kompositionen entstanden.

Und in Varel ist auch der Organist aufgewachsen, der heute viele seiner Werke interpretiert : der in Essen lebende Konzertorganist und Dozent
Dr. Matthias Geuting, der auch diesmal wieder der Schuke-Orgel ungeahnte Töne entlockte und ihr hohes Ausdruckspotenzial zum Klingen brachte –
mal voluminös, mal hauchzart.
Und so fanden auch beim Schlussstück ‘Or, un arbre monta…’ die Klänge der Orgel zauberhaft zusammen
mit Versen von Rilke, Rimbaud oder Baudelaire,
die Sigune von Osten rezitierte. Die Sängerin, Komponistin und Musikkünstlerin aus Bad Kreuznach begeisterte
überdies mit einer Uraufführung der ‘Animations CL’, einer Komposition für das
traditionelle chinesische Instrument Guzheng, in die sie Kompositionen von
John Cage eingearbeitet hatte.
Bei dessen ‘Aria’ konnte sie als Interpretin alle stimmlichen Register ziehen.
Claude Lefebvre war es übrigens auch, der sie für die ‘Aria’ zu seinem Festival
RENCONTRES INTERNATIONALES DE MUSIQUE CONTEMPORAINE’  nach Metz holte
und ihr damit als Sängerin den Weg nach Paris und Frankreich öffnete.
Ihm schliesslich widmete die Künstlerin ihre  ‘Animations CL’ ….

© La mer…   Dangast/Varel

ETE D’ORGUE
Des ‘Verzweigungen’ (ramifications) retentissent dans la Schlosskirche
concert impressionnant en l’honneur du compositeur Claude Lefebvre

… VAREL – ‘Schön – sehr schön’ remarqua Claude Lefebvre,
sous l’impression encore de ce qu’il venait d’entendre.
Avec sa composition  fut ouvert le dernier concert de l’été international d’orgue
dans la Schlosskirche Varel (Allemagne du Nord).

C’est à Metz en France que le compositeur – qui fête ses 80 ans cette année – avait écrit ses ‘Verzweigungen’ en 1976, qu’il avait dédiées à la Ville de Varel.

La soirée qui avait transporté le public dans le monde de la Musique Nouvelle, se termina avec sa composition ‘Or , un arbre monta’. . . ‘ (da stieg ein Baum…).

Ce fut un hommage au compositeur qui a un lien étroit avec la Ville de Varel dont est originaire sa femme, qui y a toujours une maison, dans laquelle bon nombre de ses compositions ont vu le jour.

L’organiste qui aujourd’hui interprète beaucoup de ses œuvres est également originaire  de Varel. Dr. Matthis Geuting, organiste et Professeur vivant à Essen,  a su tirer, une fois de plus, des sonorités surprenantes de la
Schuke-Orgel, mettant en valeur son haut potentiel d’expression,
avec volume parfois ou avec grande finesse.
Dans ‘Or, un arbre monta…’ qui clôturait ce concert, les sons de l’orgue s’harmonisèrent magnifiquement
avec les vers de Rilke, Rimbaud ou Baudelaire, que récita Sigune von Osten.
La chanteuse, compositrice et vidéo-artiste de Bad Kreuznach suscita par ailleurs l’enthousiasme avec la création de ‘Animations CL’, une composition pour l’instrument traditionnel chinois ‘Guzheng’ , avec lequel elle interpréta des œuvres de John Cage, dont son ‘Aria’ lui permit d’utiliser tous ses registres vocaux.
Ce fut par ailleurs Claude Lefebvre, qui l’avait fait venir à Metz, pour chanter ‘Aria’ dans son Festival, les RENCONTRES INTERNATIONALES DE MUSIQUE CONTEMPORAINE et qui lui avait préparé ainsi le chemin en tant que chanteuse pour Paris et la France.
C’est à lui que l’artiste dédia alors ses  ‘Animations CL.’ ……..

© Sigune von Osten, Matthias Geuting,
Matthieu Romand, Agnieszka Koprowska-Born

 Gernot Blume
‘Neue Zeitschrift für Musik’, Mainz – Dezember 2011

vom traditionalismus des experiments
Sigune von Osten und ihr Festival für Neue Musik
auf dem Trombacher Hof bei Bad Münster a.Stein

…. Besonders eindrucksvoll zog sich aber die Präsenz des Meisters
Claude Lefebvre durch das gesamte Festival. Ob als Autor emotional tiefgründiger
Gedichte Rilke’scher Färbung, als klangberauschter Komponist
experimenteller Werke für Klavier, Orgel oder Vibrafon, oder als individualistischer
Tonbildner interessanter Gedichtvertonungen – seine Ausstrahlung, Wärme
und die Intensität seines OEvres bestätigen jedem sensiblen Hörer, dass alle Klänge,
jenseits unserer ästhetischen Bewertungsschienen, ihre Kraft in der Begegnung zwischen Menschen entfalten. Gleich, wie man gekommen war, ob als Jünger oder Skeptiker – man ging, so berührt,  mit Unvergesslichem in Ohr und Herz.

vom traditionalismus des experiments
Sigune  von Osten et son Festival für Neue Musik
au Trombacher Hof près de Bad Münster a.Stein / Allemagne du Sud

…..Particulièrement impressionnante fut cependant la présence,
durant tout le Festival, du Maître Claude Lefebvre.
Si c’était comme auteur de poèmes d’émotions profondes, rappelant
quelque part la poésie de Rilke – comme compositeur aux sonorités enivrantes
d’œuvres expérimentales pour piano, orgue ou vibraphone – ou comme inventeur
individuel de sons pour la mise en musique de poèmes – son rayonnement,
la chaleur spécifique et l’intensité de son œuvre, confirment à tout auditeur sensible,
que tous les effets sonores au-delà de notre échelle d’évaluation esthétique,
déploient leur force dans la rencontre entre les hommes.
Peu importe, comme on était venu – novice ou sceptique- on repartait,
ainsi touché, de l’inoubliable dans les oreilles et dans le cœur.

© avec l’Ensemble Stravinsky

Georges Masson
‘Le Républicain Lorrain’ Metz – Novembre 2011

Joyeux anniversaire !

Des créations mondiales rappelant le temps, où les
‘RENCONTRES INTERNATIONALES
DE MUSIQUE CONTEMPORAINE’ de Metz (RIMC)

étaient à leur acmé, ont salué le double anniversaire du compositeur
Claude Lefebvre(80ans) et celui de la fondation de l’Ensemble Stravinsky (10ans).
Dans la première foulée du double concert donné à l’Arsenal de Metz, on reconnaissait
l’hommage à Maurice Ravel que Claude Lefebvre, qui fut l’élève de
Darius Milhaud, rendait au travers de sa pièce ‘Vallée’, créée à Radio – France en 1987 avec le célèbre corniste André Cazalet,
ainsi que la ‘Musique pour René Char’ qui avait vu le jour en juin 1998 au Festival
‘rendez-vous musique nouvelle’ de Forbach. Corniste au top. Si la partie du récitant
passait mal dans la salle de l’Esplanade, les éclairs, les jaillissements,
les sursauts et les transes du trio clarinette – cor- violoncelle, nous remémoraient
l’écriture soignée du compositeur.

La seconde partie dirigée très professionnellement par Jean-Pierre Pinet,
à la tête des musiciens de son ensemble, fut toute en contraste….
La géométrie bien construite de ‘contre-courant’ est typique de Claude Lefebvre,
qui en ses huit minutes, encadra symétriquement les six cordes par
deux trompettes. On y trouve le poète aux légers mélodismes arpégés,
ses glissandos de cordes, ses grimpées par tierces, son solo de trompette seule,
résonant dans le noir de la salle dans l’esprit d’une cadence. Très carré en tous cas…..

© la famille à l’Arsenal de Metz

 Herzlichen Glückwunsch !

Uraufführungen, die an Höhepunkte der
INTERNATIONALEN BEGEGNUNG ZEITGENÖSSISCHER MUSIK in Metz erinnern liessen,
haben dieses Doppel-Jubiläum des Komponisten Claude Lefebvre (80 Jahre)
und des Ensemble Stravinsky (10 Jahre) salutiert.
Im ersten Teil des Doppelkonzertes, das im Arsenal Metz stattfand,
konnte man eine hommage à Ravel wiedererkennen,
die Claude Lefebvre, Schüler von Darius Milhaud, in seinem Stück
‘Vallée’  ausgedrückt hatte. Uraufgeführt wurde das Stück 1987 bei Radio France
mit dem berühmten Hornisten André Cazalet.
Ebenso konnte man ‘Musique pour René Char’ wieder entdecken, ein Werk,  das 1998 beim Festival ‘rendez-vous musique nouvelle’ in Forbach uraufgeführt wurde. Die Hornistin war eine Top-Besetzung.
Zwar litt der Sprecher etwas unter der Akustik der’ Salle de l’Esplanade’,
doch die blitzenden, emporschiessenden aufflammenden Einsätze
und Trance-Momente des Trios Klarinette – Horn –Violoncello bestätigten uns wiederum
die sorgfältige Handschrift des Komponisten.

Der zweite Teil, von Jean-Pierre Pinet als Chef seiner Musiker,
sehr professionnel dirigiert, war sehr kontrastreich……
Die gut ausgewogene Geometrie in ‘contre-courant’ ist typisch für Claude Lefebvre,
der in diesen acht Minuten, seine sechs Streicher von zwei Trompeten umrahmte. Man findet hier seine Poesie wieder, mit wandernd melodischen Akzenten, seine Streicher-Glissendi, steigenden Terzen – sein Trompeten-Solo,
das im Dunkel des Saales im Sinne einer Kadenz erklingt. Sehr geradlinig auf jeden Fall …..

traductions: Inge borg

über Claude Lefebvre

Der Komponist Claude Lefebvre hat seine Wurzeln
in „Pas de Calais“ und er wohnt seit vielen Jahren in Lothringen und sitzt
damit weiterhin quasi auf der Grenze. Aus dieser grenzüberschreitenden Lage
hat er auch kompositorisches Kapital geschlagen….
Er war Schüler von Darius Milhaud und Pierre Boulez, und mit letzterem kommt
rasch der Brückenschlag nach Deutschland, zu Darmstadt und den Errungenschaften
der seriellen Musik, die den jungen Lefebvre faszinierten ebenso wie die
Klangfeld-Stücke eines Ligeti, wie in Lefebvres Orchesterwerk Durchdringen der Nacht’ aus dem Jahre 1975.
Und nicht zu vergessen : die noch junge elektroakustische Kunst,
die seiner kreativen „Phantasie der Nuancen“ entgegenkommt, die ihm hilft,
Klangräume oft sehr intim und fein auszuleuchten. Er beginnt das Kalkül in seine
Musik einzubeziehen, aber das Strukturelle, die kompositorische Strenge steht bei ihm
immer und ganz und gar im Dienst der musikalischen Poesie.
Und das darf man bei ihm getrost so deutlich sagen und machen.
Claude Lefebvre ist nämlich auch Dichter, und Poesie und Musik fließen bei ihm aus einem Strom.
Wichtiger als die sich entwickelnde Phrase ist für ihn die Farbe, noch genauer, die sich entwickelnde Färbung. Lefebvre arbeitet immer am Klang und generiert Farbe wie bei der Schaffung von Sprache mit Silben und phonetischen
Gebilden. Er ist ein Dichter an der Partitur. Aber er generiert –
und das mag er bei den Stockhausens und Nonos abgeschaut haben,
aber auch die den Weberns – seine Stücke quasi von einem Nullpunkt aus.

‘Mosella’, ein Stück für Orgel, 2 Trompeten und Tonband scheint zu Beginn quasi im Bauch der Erde Gestalt anzunehmen.  Das Stück beginnt irgendwie „unterirdisch“ mit dem Rauschen und Stöhnen im Erdinnern. Dann kommt das Gedicht von Ausone in lateinischer Sprache und es folgt ein Orgelintermezzo als eine Art Scherzo, als eine Buffoarie für die Königin der Instrumente, es folgt Musik, die den Schalk im Nacken hat, die sich vor Lebenslust gelegentlich fast überschlägt; ein Orgelpart, der Reden hält, sich sofort wieder in Frage stellt und den Klang des Stückes auf den Weg bringt. Die Trompeten allerdings gebieten Ernst, und evozieren fast einen religiösen Touch.
Dann kommt eine Mädchenstimme mit der französischen Version des Gedichtes von Ausone und die Klänge werden strikter und männlicher.
Am Schluß allerdings wird das Stück wieder ernst und besinnlich. Ausone der lateinische Dichter des 4. Jahrhunderts hat die Mosel beschrieben, stromaufwärts von Bingen bis Trier, Lefebvre scheint genau in dieser Richtung zu komponieren.
Wenn das Stück zu Ende ist, könnte der Anlegesteg im katholischen Trier stehen.

Auch ein anderes Stück ‘cor(ps) a cor(ps) ‘ beginnt vom Nullpunkt. Wie wabernd steigt man in dieses Stück ein und die Dramaturgie erinnert an Haydns  „Vorstellung der Welt als Chaos“. Es ist , eine fremde, ferne, unzugängliche Welt, die sich tönend und tönernd aufbaut bis die Hörner
zu Leitsternen werden, aus deren metallischem Klang sich ein Geschehen entwickelt,
eng an imaginären Vorgaben, aber dann sich befreiend. Das Stück wird erzählt in Episoden – typisch für Lefebvre . Die Hörner als Herolde gibt es durchaus, aber auch den Botschaften werden — accellerierend und steigend –
neue Dimensionen, Lachen und Streitgespräch. Ein Stück das schließlich reine Klangpoesie ist und sich in schönstem Wohlgefallen auflöst (selten in der Neuen Musik).

Lefebvre selbst bringt dieses Stück mit der „Zeit“ in Verbindung „…plötzlich durchdringt der Blitz der hohen Töne das Kleid der Zeit, die entflieht. Das Kleid der Zeit ist die Partitur.

Wieder eröffnet in der  ‘Musique pour René Char’  ein Horn das Geschehen, diesmal aber erfolgt ein ganz anderer selbstbewusster Einstieg in das Stück,  dem offenbar eine Geschichte vorausging, eine Geschichte, die das Horn erzählt; etwas atemlos zunächst, dann mit einem fließenden Erzählstrom…
bis die Musik später mehr in die Innerlichkeit verfällt oder sich auch entäußert
in Exaltation.

„Ich glaube an die Magie und die Autorität der Worte“, hat René Char einmal gesagt. Ich bin überzeugt, Claude Lefebvre würde das selbe über die Musik
sagen. Denn seine Musik kann magische Welten erwecken,
sie hat aber auch die Kraft einer Autorität.

Dr. Friedrich SpangemacherJanuar 2011
Musikwissenschaftler/musicologue

 

 

Création au long cours …

paru dans 7 HEBDO du ‘Républicain Lorrain’
en mars 2008
 

Claude Lefebvre ou la création au long cours . . .

Liaisons plurielles, la dernière œuvre de Claude Lefebvre, vient d’être jouée en première mondiale à Présences, le festival de Radio-France à Montpellier.
Le fondateur des RENCONTRES INTERNATIONALES DE MUSIQUE CONTEMPORAINE
de Metz
est toujours créatif dans son studio de musique de Jouy-aux-Arches.
Dans le paysage sonore actuel, Claude Lefebvre fait figure de patriarche
puisqu’il est issu   de cette génération des créateurs français d’après-guerre,
parmi lesquels Boulez  dont il est en quelque sorte un disciple.
Quarante ans séparent sa pièce Liaisons plurielles, écrite pour choeurs mixtes
a cappella  sur des poèmes allemands et français alternés de Rainer Maria Rilke et Arthur Rimbaud, de sa première œuvre, Montages, créée en 1967,
au théâtre de Metz par l’Orchestre  symphonique dirigé par
Jean-Sébastien Béreau: « Une partie de la salle m’avait sifflé et quelques musiciens
n’avaient pas voulu se lever pour me saluer » se souvient Claude Lefebvre,
qui a fêté dernièrement ses 75 ans avec Radio-Sarrebrück qui lui a consacré une émission.

C’était l’époque où la « contemporaine » était plutôt rejetée par les mélomanes traditionnels. Mais, pugnace, Claude, alors professeur de composition au
Conservatoire de Metz, ne baissa pas les bras. Cinq ans plus tard, il fondait les
‘Rencontres Internationales’, la grande aventure musicale qui draina plus de
deux cents compositeurs débarqués de tous les continents pour assister
à la première exécution de leur œuvre.
Entre 1970 et 1990, les plus grands noms vinrent à Metz et à plusieurs reprises, d’Olivier Messiaen à Pierre Boulez,
de Stockhausen à Xénakis, de Mauricio Kagel à John Cage…

Quelles impressions en avez-vous conservées?

Claude LEFEBVRE:  « Une impression brûlante. Un mélange d’angoisse,
de passion, d’amour, d’aventure. C’était l’inconnu. Nous avons fait connaître
tous les compositeurs de l’époque. On parlait du festival messin dans le monde
entier. Ces vingt années de créations font partie de l’Histoire de la musique. Quand Forbach a pris le relais avec ‘rendez-vous musique nouvelle’,
mon action était plus marquée par la proximité de l’Allemagne, elle attirait beaucoup de spécialistes d’outre-Rhin. »

Quel regard portez-vous sur la création actuelle et quelle différence faites-vous avec la période antérieure?

« Avant les années soixante, l’oreille avait plus de mal à assimiler
les recherches opérées durant la période sérielle et post-sérielle,
où l’univers sonore était moins perceptible et les œuvres plus difficiles à intégrer.
Puis, vers les années soixante-dix/quatre-vingt, une évolution s’est opérée
et Stockhausen, par exemple, a ouvert des voies nouvelles en matière de musique acoustique
et électroacoustique. Le public s’est habitué aux sonorités qu’il trouvait au début moins perceptibles, pour ne pas dire rébarbatives, et s’est
accoutumé à cette évolution musicale d’une accessibilité plus aisée. »

Une création mondiale aux Prémontrés, où en est-on aujourd’hui dans les mutations qui se sont opérées depuis vingt ans?

« Cette accessibilité s’est poursuivie. On revient à la mélodie, au tonal, à la simplicité, au langage direct, aux courants très diversifiés. On est dans un horizon très ouvert où les langages sont différenciés, grâce à l’apport des nouvelles technologies et de l’informatique musicale.
Pour ma part, j’attache beaucoup d’importance aux contrastes entre
harmonies dissonantes et consonantes, aux accords chromatiques, aux phénomènes
de tension et de détente. »

Votre souhait pour l’avenir?

« Aujourd’hui, Metz fait venir des personnalités musicales de l’extérieur pour organiser des créations ponctuelles. Or, à mon avis, dans une région comme la nôtre, on doit en révéler les forces vives, les faire émerger, et ainsi développer le phénomène de la création à partir de ce réservoir régional.
C’est cela, la décentralisation culturelle. »

Quelle est la particularité de vos pièces prévues bientôt en création mondiale?

« La première, Tournoiements, sera créée prochainement à Paris par
l’Ensemble Intercontemporain. Il s’agit de sept pièces enchaînées qui s’appuient sur un recueil de Pensées poétiques que j’ai écrit:
Cri des arbres, En plein midi, Attaque-vertige, etc.
Elles ont la particularité d’avoir été conçues pour une formation qui n’a jamais été explorée,
la trompette associée au quatuor à cordes. »

L’autre projet est, lui aussi, très particulier?

« Il part de l’idée de mettre en perspective musique et peinture, en
collaboration avec un artiste-peintre, Didier Grasiewicz, d’après ses ‘Carnets de Chine’. Cette exposition-concert sera créée par l’Ensemble Stravinsky sous le titre » L’oeil écoute,  aux Prémontrés à Pont-à-Mousson. »

Georges Masson
Critique musical